Après avoir emprunté la Route Nationale 7 historique de Paris à Menton, je vous ai raconté ce trajet ici, voici la seconde partie de ce road trip moto : la Route Napoléon de Menton à Paris, par les Alpes et la RN 6 pour finir.
Si je devais attribuer l'Award de la meilleure étape du circuit, je le donnerai à cette première partie de la Route Napoléon sans hésiter. Quelle route ! Des paysages à couper le souffle, des virages à n'en plus finir, un ciel sans nuage, une température idéale, le type même de journée qui n'arrive que quelques fois dans une vie de motard.
Road trip moto Route Napoléon : de Menton à Sisteron
Partis de Menton le matin, nous laissons derrière nous la Route Nationale 7. Autant faire le trajet du retour par un autre itinéraire, surtout quand il s'appelle Route Napoléon. Un bout d'autoroute pour éviter de refaire toute la côte jusqu'à Juan les Pins – c'est le point de départ officiel de la Route Napoléon mais nous y sommes passés la veille – et nous rejoignons Grasse via Mouans-Sartoux et Sophia-Antipolis.
Dès Grasse, le ton est donné : ca grimpe, ça tourne, et nous, on aime ! Il faut dire que le paysage nous le rend bien, un des plus beaux que nous ayons croisé depuis le début du circuit.
L'avantage de faire ce trajet en Mai c'est qu'il y a encore très peu de voitures, la route est à nous et c'est plutôt pratique pour le photographe que je suis – je précise que la plupart des photos de cet article sont faites avec un compact étanche que je garde autour du cou pour faire des photos en roulant.
L'arrivée à Castellane est l'occasion de faire une pause, il fait chaud et le coin est accueillant. Il semble d'ailleurs que nous ne soyons pas les seuls à avoir eu la même idée, plus une place sur le parking moto – l'effet Eurofestival Harley de Grimaud se fait sentir là-aussi.
Apres Castellane direction Senez puis Barrême tout en profitant au passage de la vue sur les gorges du Verdon au loin et le lac de Castillon. Un autre trajet à noter dans ma liste !!
Nous coupons à travers la campagne pour éviter de passer par Digne, la visite des villes n'étant toujours pas notre fort. Et direction l'escale puis Sisteron, terme de l'étape du jour.
Difficile de retranscrire ce que nous avons vécu tout au long de cette journée. Pur bonheur, grands moments de plaisir, émotion, liberté absolue, choisissez ce que vous voulez mais moi, je garde tout !
Le trajet du lendemain qui va nous mener de Sisteron à Louhans via Gap devrait présenter quelques jolis tronçons également. Mais celui-ci restera dans nos mémoires comme LE circuit à ne pas rater dans une vie de motard !
Road trip moto Route Napoléon : de Sisteron à Louhans
Ce n'était pas prévu comme ça du tout, il y a des jours avec et des jours sans. Pour cette seconde étape du retour vers Paris, c'était sans. Malgré un trajet entre Gap et Grenoble plus que sympathique, les 4 heures de route sous la pluie de Gap à Louhans ont calmé nos ardeurs.
Le départ de Sisteron le matin se fait pourtant sous des cieux cléments. Pas le grand beau temps que nous avons eu dans le Sud, mais une route sèche (et monotone à souhait) jusqu'à Gap.
C'est ensuite que ça devient intéressant avec quelques montées que tout motard se doit de connaître une fois dans sa vie : des virages en épingle à cheveux, des grimpettes, des paysages de montagne et donc de jolis reliefs pour nos Big Twin !
Nous croisons des dizaines de motards en sens inverse. Beaucoup descendent à Grimaud (décidément …) et d'autres occupent leur journée à rouler dans ces routes à virages dont on ne vantera jamais assez l'intérêt pour arrondir les gommes.
Passé Gap, tout change. Un motard rencontré le matin nous avait prévenus : “à La Mure il y a une barrière météo, vous allez vous faire rincer.” Le bougre avait raison ! Nous voici à nouveau déguisés en pingouins pour rejoindre Grenoble, il y avait longtemps.
Viennent ensuite Voreppe, Bourgoin-Jallieu, Bourg en Bresse et ça n'arrête jamais. Pluie fine, grosse averse, averse moyenne, fausses accalmies, c'est flotte permanente ! Fort heureusement nous savons que l'ami Massimo nous attend à Louhans, de quoi garder le moral en passant au repas du soir ( “Ah la cuisine de Massimo …”).
La traversée de la Bresse est toutefois assez agréable avec ses maisons à l'architecture traditionnelle. N'oublions pas non plus quelques noms de bourgs qui raisonnent à l'oreille des plus connaisseurs (Saint-Amour ça vous parle ?).
Arrive enfin Louhans, terme de notre étape du jour et c'est tant mieux. Plus qu'à trouver une douche chaude, ce qui ne pose aucun problème chez notre hôte dont l'établissement n'est plus à vanter (en savoir plus sur le Moulin de Bourgchateau à Louhans).
Les motos sont rangées au garage pour la nuit, les pilotes sont rangés au restaurant pour la soirée, voici une journée dont on se souviendra mais il en faut des comme ça pour agrémenter un voyage non ?
Demain c'est la toute dernière étape qui va nous mener à Paris, la boucle sera bouclée et avec un peu de chance il fera beau.
De Louhans à Paris par la RN6
Dernière étape de Louhans à Paris, c'est la plus longue du circuit avec 400 kms de route nationale que nous connaissons bien pour l'avoir empruntée l'an dernier à la même époque. Le soleil est au rendez-vous, pourvu que ça dure !
Il est toujours difficile de quitter Louhans car le moulin de Bourgchateau est un havre de paix dans lequel nous avons plaisir à séjourner. Mais il en est ainsi, l'heure du départ a sonné. Dernier café avec Massimo et direction Chalon sur Saône, Avallon et Auxerre. Nous empruntons de longs tronçons de la Route Nationale 6 pour ne pas perdre le rythme. Après tout, c'est une semaine de “routes” non ?
La RN6 est une autre de ces routes nationales françaises que certains se plaisent à faire revivre. C'est le cas de la bande de sympathiques organisateurs des journées d'animations autour du garage de Bel Air, un ancien garage sur la RN6 qui donne l'occasion aux passionnés de la région de se retrouver pour partager leur passion des vieilles mécaniques et des ambiances amicales. Halte imposée nous concernant !
Parce que cette semaine entamée avec la pluie ne saurait finir sans, il nous faut à nouveau enfiler nos tenues de plongeurs pour une centaine de kilomètres humides. Avouez que sans ça cette dernière étape n'aurait pas été drôle …
C'est toutefois avec un vrai beau soleil et quelques nuages blancs que nous continuons à avancer dès Vault-de-Lugny en direction de la capitale. La traversée de Nemours, Montereau puis Fontainebleau se fait sans sourciller, les machines ronronnent gentiment et c'est tant mieux étant donnée la concentration de forces de l'ordre sur le trajet dont certains sprinteurs en tenue bleue sur leur flat-twin se chargeant de courser les récalcitrants.
Passé Fontainebleau c'est retour maison. Nous ne reprendrons pas la RN7 historique empruntée une semaine plus tôt, c'est l'A6 et ses sempiternels bouchons qui nous emmène aux portes de Paris. Dernier coup de gaz pour les deux Fat (Bob et Boy) et voici une semaine de road trip qui s'achève non sans avoir marqué les esprits.
Inutile de vous dire que ce trajet restera dans les mémoires et qu'il ne peut que nous donner envie de remettre ça ! Il en reste des routes à parcourir et ce n'est pas l'envie qui nous manque !
8 jours de routes, une RN7 historique de Paris à Menton, une Route Napoléon tout aussi historique de Grasse à Grenoble et la RN6 pour rentrer à Paris, autant dire que nous sommes comblés.
Passer huit jours à parcourir un trajet que toute berline confortable vous permet d'effectuer en deux journées à peine, affronter les intempéries, défaire les bagages chaque soir, les refaire chaque matin, rouler à l'air libre, sentir les odeurs de notre bonne vieille France, vivre une passion, faire de belles rencontres … La vie est belle mais à moto elle l'est encore un peu plus !
9 réflexions au sujet de “Road trip moto Route Napoléon : de Menton à Paris par les Alpes”